Musicothérapie en cas de démence : le pouvoir de la bonne playlist

L’efficacité de la musicothérapie individualisée dépend de manière décisive du bon choix de la musique. L’objectif est d’identifier les morceaux de musique qui ont eu une importance personnelle et émotionnelle dans la vie de la personne concernée – généralement entre 15 et 30 ans. Durant cette phase, la musique est vécue de manière particulièrement intense et mémorisée sur le plan émotionnel, ce qui la rend plus facile à rappeler plus tard dans la vie.

Étapes utiles pour la composition des playlists :

1. Mener des entretiens biographiques :
   Les proches et le personnel soignant peuvent faire remonter des souvenirs de préférences musicales passées en posant des questions ciblées. Des questions telles que « Quelle était la musique diffusée lors des fêtes de famille ou pendant l’adolescence ? » ou « Y avait-il une chanson préférée lors du mariage ou du cours de danse ?
2. Limiter les genres musicaux et les interprètes :
   Une fois que l’on connaît ses goûts musicaux – par exemple, les chansons allemandes des années 50 ou 60, la musique populaire, le rock’n’roll ou les œuvres classiques – il est possible de rechercher de manière plus ciblée les chansons qui conviennent.
3. Examiner d’anciens supports sonores ou collections :
   Les disques, cassettes ou CD qui sont encore en possession de la personne concernée donnent de précieuses indications sur les musiques préférées des décennies passées.
4. Faire écouter de la musique et observer les réactions :
   Souvent, ce n’est qu’à l’écoute que l’on découvre les chansons qui touchent émotionnellement. C’est pourquoi il est particulièrement important de toujours commencer par une écoute accompagnée, jusqu’à ce que l’on ait établi la playlist optimale. Des réactions positives comme des sourires, des fredonnements, un comportement détendu ou même des larmes d’émotion peuvent être de bons indicateurs. Les réactions de rejet sont également importantes pour exclure les morceaux qui ne conviennent pas.
5. Impliquer les proches :
   Les enfants, petits-enfants ou conjoints se souviennent souvent de certaines chansons « typiques » qui faisaient partie d’expériences communes – un trésor inestimable lors de la création de playlists.

La sélection devrait être revue et adaptée régulièrement, car même en cas de démence progressive, les accès émotionnels changent. Une bonne playlist n’est jamais définitive – elle vit avec la personne.